Trente-huit athlètes de l’Île-du-Prince-Édouard ont participé aux Jeux Olympiques spéciaux 2020 à Thunder Bay en Ontario du 21 au 29 février, 2020. Ils ont affronté plus de 1200 autres athlètes de tout le Canada dans huit disciplines et ont encouragé leurs coéquipiers des tribunes. Moins de trois semaines plus tard, lorsque la COVID-19 est devenue une pandémie, ces athlètes et les 600 autres qui dépendent de l’équipe des Jeux olympiques spéciaux de l’Île-du-Prince-Édouard ont été privés du sport et des programmes de mieux-être qu’ils apprécient.

Heureusement, le financement reçu grâce au Fonds d’urgence pour l’appui communautaire a permis de créer des programmes de transition pour maintenir ces athlètes connectés, en forme et actifs.

“Pour de nombreux insulaires ayant une déficience intellectuelle, l’isolation sociale et l’anxiété sont fortes et la COVID-19 exacerbe ces problèmes. Lorsque la pandémie a fermé nos programmes physiques, nous avons tout de suite su que nos méthodes devaient changer, affirme Charity Sheehan, directrice exécutive des Jeux olympiques spéciaux de l’Île-du-Prince-Édouard.

Dans des conditions de fonctionnement normales, les Jeux olympiques spéciaux de l’Île-du-Prince-Édouard offrent une variété de programmes en personne pour les athlètes ayant une déficience intellectuelle dont l’âge varie de 2 à 67 ans. Ils proposent une programmation sportive dans 18 disciplines, des opportunités de s’entraîner et de se développer, des programmes bien-être et encourage les compétences en leadership. La programmation des Jeux olympiques spéciaux représente aussi une opportunité sociale importante pour ces athlètes car pour de nombreux d’entre eux une séance hebdomadaire de bowling ou de hockey en salle est la seule occasion de socialiser avec leurs pairs.

Le sport présente des avantages pour tout le monde, mais cela a aussi un impact énorme sur la vie d’un athlète ayant un déficience intellectuelle. En participant à des activités sportives, ils sont plus à même de trouver du travail, de vivre de façon indépendante et de bénéficier d’autres effets positifs.

Lorsque la COVID-19 a frappé et que les mesures de confinement ont été mises en place, ces programmes ont dû être annulés. Les Jeux olympiques spéciaux de l’Île-du-Prince-Édouard ont utilisé leur groupe Facebook pour permettre à ces athlètes de se mobiliser, grâce à 30 semaines d’activités qui offraient des entraînements en ligne, des cours de conditionnement, des classes d’art, des activités et même de la danse.

“Le contact personnel est une partie énorme de ce que nous faisons, remarque Sheehan. Pour ces athlètes, les Jeux olympiques spéciaux sont comme un groupe social. La possibilité d’intégrer d’autres programmes sportifs n’existe pas, donc il s’agit aussi d’inclusion et de normalisation. Nous sommes de la vieille école cependant, et nous avons une population d’athlètes vieillissantes, donc passer à une programmation numérique a assurément représenté tout un défi. »

Le financement des fonds d’urgence pour l’appui communautaire a permis aux Jeux olympiques spéciaux de l’Île-du-Prince-Édouard de s’adapter et de créer un nouveau programme de promotion du mieux-être pour engager leur communauté et plus particulièrement les athlètes sans accès réguliers aux programmes numériques.

Le programme, accessible grâce à une trousse de documents sur papier envoyée par la poste, comporte quatre piliers traitant du mieux-être : expérience et création, connexion et formation, rester actif et développer des compétences. Chaque pilier requiert certaines activités à compléter et à suivre. Une fois que toutes les activités sont effectuées, les participants peuvent envoyer leur formulaire de suivi aux Jeux olympiques spéciaux de l’Île-du-Prince-Édouard et reçoivent une médaille de champion du mieux-être.

« C’était incroyable de bénéficier de ce type de financement pour transformer un rêve en réalité dans un tel environnement, dit Sheehan. Tout le monde essaie d’être vraiment créatif pour parvenir à se sortir d’une telle chose, Le financement obtenu par le Fonds d’urgence pour l’appui communautaire a créé un tremplin pour ce programme qui a beaucoup plus de potentiel d’engager nos athlètes et tous ceux ayant une déficience intellectuelle sur l’Île-du-Prince-Édouard. »